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L'Economie Sociale et Solidaire (ESS) : un territoire, des Hommes une autre économie

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Ils étaient 12 il y a 10 ans, ils sont près de 1000 salariés aujourd’hui. C’est une success story de l’ESS réunionnaise qui a été rendue possible par un esprit coopératif qu’en toute humilité et simplicité, Jean-Hugues GRONDIN - Directeur Général de la SCOPAD, nous décrit à travers les valeurs d’une organisation qui met l’être humain au cœur de son activité.

 

Portrait de Jean-Hugues GRONDIN, Directeur Général de la SA SCOPAD | Source : CRESS de La Réunion - www.cress-reunion.com

Jean-Hugues GRONDIN
Directeur Général
SA SCOPAD

Portrait de : Jean-Hugues GRONDIN
Sa fonction : Directeur Général
Structure : SA SCOPAD - Coopérative d'aide à domicile
Effectif : 950 Salariés, 580 ETP
Son leitmotiv : Ténacité et persévérance font plus que force et rage

Activités :

  • Ecoute, soutien et accompagnement auprès des personnes âgées, malades, handicapées.
  • Prise en charge et suivi des personnes à domicile depuis la petite enfance (Agrément ASE)

 

Présentez-nous votre parcours - "L’ESS un parcours de vie ?"

Mon parcours professionnel a démarré dans les secteurs du commerce et de l’hôtellerie. En 1994, j’ai découvert le monde du social à l’ARFUT. J’ai connu la fusion de l’ARFUTS (Social) et de l’Association St Jean de Dieu (Médico social), ainsi que la reprise des activités sociales par l’ARAST., lors de la dissolution de ARFUTS/ST Jean de Dieu.
Au fil des années, j’ai eu la réputation de bien maîtriser les chiffres et de compter parmi les voix actives de l’aide à domicile. Lorsque l’ARAST a été liquidée, il était pour moi, nécessaire de conserver le lien avec les usagers et de redonner de l’emploi aux salariés licenciés. Nous avions des bénéficiaires avec des besoins, et des personnes compétentes sans emploi.

 

Pourquoi avoir fait le choix d’entreprendre autrement ?

 

Le projet SCOPAD a été initié avec les 16 collègues avec qui j’ai travaillé. 5 personnes se sont consacrées à d’autres voies et la coopérative a débuté avec 12 personnes.

Il y a 10 ans, c’était mal perçu d’être une entreprise privée classique dans le secteur social. Il fallait trouver un statut accepté auprès du microcosme social. De janvier à juin 2010 nous avons travaillé sur les statuts, la demande d’agrément et créé sous forme de Société Anonyme coopérative. La SCOPAD est aujourd’hui le 3ème employeur de la Réunion en tant qu’entreprise privée. C’est une réussite que je dédie aux personnes compétentes qui m’ont accompagné et suivi au moment de la création, et à toutes celles qui nous ont rejoint.

Image montrant le Personnel de la SCOPAD | Source : CRESS de La Réunion - www.cress-reunion.com

 

Pourquoi le choix de ce statut ?

 

La coopérative attenue l’image de lucrativité économique et permet d’avoir des dirigeants qui mettent les mains dans le « cambouis » car la gouvernance appartient aux salariés. Pour monter un projet de coopérative il est nécessaire de savoir conserver le groupe, de trancher, de décider, et d’arrondir les angles.

Un collaborateur de la SCOPAD ne vient pas travailler pour son directeur mais pour la structure.
En coopérative, l’humain est remis au centre de tout. Si certaines portes sont fermées aux structures privées à but lucratif (interdiction d’être mandaté par la CAF), l’épanouissement humain prime sur les aspects financiers. La reconnaissance pour le salarié se traduit notamment par la « part-travail » des bénéfices qui revient au collaborateur.

Image montrant les locaux de la SCOPAD (vue extérieure et parking) | Source : CRESS de La Réunion - www.cress-reunion.com

 

Quelles valeurs défendez-vous ?

 
L’honneur, l’humanisme et la bienveillance. Ces valeurs sont selon moi fondées sur des principes tels que « dis ce que tu fais, sois de parole » car il n’y a pas de honte à dire je ne sais pas. Je privilégie les relations humaines qui reposent sur la fierté de la parole donnée et le fait de mettre l’être avant le paraître. La considération de la personne a une grande importance dès le recrutement du collaborateur. L’objectif étant que tout se passe au mieux, la bienveillance auprès des salariés et des bénéficiaires est primordiale : il faut que mon/ma salarié.e se sente bien pour faire son travail au mieux afin que le bénéficiaire soit content.
Enfin, la communication et la transparence sont des valeurs précieuses car le non-dit fait plus de mal que les choses qui sont dites.

Illustration représentant deux personnages, un plus âgé et l'autre plus jeune, sous forme de fleurs. Le plus jeune aidant le plus âgé à avancer | Source : CRESS de La Réunion - www.cress-reunion.com

 

Comment celles-ci se traduisent au quotidien ?

Mon premier rôle en tant qu’en qu’employeur est d’assurer la sécurité du salarié. Au-delà de cet aspect, la Qualité de Vie au Travail fait partie intégrante de ce que j’applique au sein de la SCOPAD : droit à la déconnexion, équipement de fonction, télégestion depuis 2016. La télégestion permet à tous les salariés d’être équipés d’un smartphone pour lequel ils ont été formés et facilite la communication entre les responsables de secteurs, les agents et les bénéficiaires. Des instances de paroles sont également en place pour le personnel.
Mettre l’humain au centre, c’est agir pour l’épanouissement des salariés grâce aux conditions de travail que j’essaye de leur offrir. Cette considération du salarié en tant que personne commence dès le recrutement : j’embauche les compétences de cette personne, un trait de caractère, une vie.
La transparence est présente dans les échanges que j’ai avec les salariés et se traduit aussi par le vote de mon propre salaire en conseil d’administration.

 

Quels sont vos prochains défis ?

Image montrant des personnes s'occupant de personnes âgées ou faisant des tâches ménagères | Source : CRESS de La Réunion - www.cress-reunion.com

Nous nous posons la question pour savoir « qu’est-ce que la SCOPAD peut apporter au territoire ? » Un centre de vaccination éphémère va très bientôt être installé chez nous. Nous allons mettre à disposition des locaux et du personnel administratif formé au secret médical.

Pour diversifier nos activités, il faut que l’on s’appuie sur les actions que nous menons dans le social. Nous souhaitons offrir des services de proximité dans le quartier et nous inscrire dans le paysage. Nos locaux sont installés à Sainte-Marie depuis peu et cela représente un nouveau point de départ. Durant nos 10 premières années, nous étions situés au Chaudron. Nous avons construit une entreprise solide sans faire du tape à l’œil. Aujourd’hui la SCOPAD fait partie du maillage social, et pour les 15 années à venir, il faut que la SCOPAD fasse partie de la Réunion à travers ses sites et son accueil.

Il faut se donner les moyens de ses ambitions et faire de nos obligations des leviers. Il s’agit de regarder le bénéfice des choses et cela se concrétise par des investissements dans la formation et la VAE, l’embauche de personnes en situation de handicap et en contrat d’apprentissage.
Il est important que la SCOPAD ait un fil rouge que chacun suit avec sa personnalité pour l’ajuster, ce qui revient aussi à ce que les salariés montent en compétences en étant formés en management à titre d’exemple.
Prochainement nous allons ouvrir deux micro-crèches d’entreprise prise en charge en partie par l’employeur. Parmi nos défis, nous répondons aux appels à projets pour la lutte contre la pauvreté, des éducateurs rue et bientôt sur l’addiction. Les appels à projets des bailleurs sociaux pour l’accompagnement des familles fait aussi partie de nos objectifs.

 

Selon vous qu'est-ce l’ESS apporte au territoire réunionnais ?

L’ESS apporte des projets et des emplois non délocalisables. Elle se doit de créer des emplois pérennes sur le territoire et des projets qui mettent l’Homme au centre. Elle est une plus-value pour une économique durable et circulaire, d’autant qu’il n’y a pas de freins à l’ESS parce qu’elle touche tous les secteurs d’activités.


Elle permet à la création d’identifier le but ultime d’une démarche et d’une approche. Il y a une solidarité avec les personnes quelque soit l’objet social de l’entreprise, ainsi qu’un projet économique qui doit servir la structure et non la personne. C’est un objectif atteint entre autres, par une juste répartition des bénéfices pour la pérennité de l’entreprise et la reconnaissance du travail effectué. Par cela, la structure économique est mise au service de l’humain qu’il soit salarié, bénéficiaire ou client.

 

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer dans l'entrepreneuriat ESS ?

Il est nécessaire de ne pas oublier le E de « économie ». On a besoin d’aide au départ, mais il faut ensuite que le projet soit viable. C’est important que ce soit un projet de territoire, un projet qui ait une utilité sociale. On en parle beaucoup car l’Etat met de l’argent et l’idée fausse est de croire qu’on va s’enrichir rapidement. Le but est de savoir comment créer de l’activité après l’épuisement des subventions. Quel rôle veut-on jouer ? Comment placer les hommes au cœur du projet sans avoir recours aux emplois précaires ? Il faut qu’il y ait une faisabilité économique et créer du pérenne pour avoir une activité et des emplois pérennes en adéquation.

D’autre part, il est important de bien se faire entourer et être prêt à entendre que l’idée est bonne, mais qu’on n’est pas le bon porteur de projet. Pour cela il est primordial de se remettre en question, de se former, s’appuyer sur les organismes d’aide à l’accompagnement et les personnes ressources.
Du côté des organismes et des acteurs institutionnels, il serait préférable de ne pas mettre comme une chappe de plomb sur la tête des porteurs de projet – toutes les charges liées à la première embauche.
Et puis, bien entendu, un dernier conseil : communiquer, dire ce dont on a besoin.

 

  Logo de la SCOPAD | Source : CRESS de La Réunion - www.cress-reunion.com  

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Tél : 0262 218 219
Fax : 0262 218 217
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