De retour à la Réunion il y a 7 ans, avec le souhait de perpétuer son ambition de donner du sens à son parcours professionnel, Osna DJAFFARDJEE partage avec nous son expérience dans le champ de l’ESS.
Portrait de : Osna DJAFFARDJEE Son leitmotiv : Agis envers les autres comme tu voudrais qu’on agisse envers toi. Créée depuis 2004, la Maison de Parents de l’Océan Indien héberge à proximité du CHU de Bellepierre les parents et proches des personnes et enfants hospitalisés, tout en assurant un lien étroit avec les services sociaux de l’hôpital. |
Présentez-nous votre parcours - "L’ESS un parcours de vie ?"
Mon parcours quelque peu atypique a démarré par une formation en commerce international. Par la suite, j’ai exercé dans le secteur import-export, et de la gestion de projet dans le secteur pétrolier.
C’est suite à un heureux événement personnel que j’ai voulu me réorienter vers un domaine d’activité où l’humain prime.
Ayant l’objectif de travailler dans le social, j’ai eu une première expérience d’un an et demi en tant que chargée de missions handicap à Mayotte, pour l’insertion et le maintien des personnes dans l’emploi. Étant reconnue Travailleur-handicapé, cela me paraissait être une évidence et a donné un sens à ce que je faisais grâce à l’aide apportée aux autres.
Pourquoi avoir fait le choix d’entreprendre autrement ?
Notre Président à l’initiative de la création de notre établissement a constaté à La Réunion l’absence d’hébergement des familles durant l’hospitalisation des enfants. Cela a mis en évidence la nécessité de créer une structure en partenariat avec le CHU pour répondre à ce besoin des familles réunionnaises et venant de la zone Océan Indien.
Pourquoi le choix de ce statut ?
Beaucoup de maisons des parents en métropole se sont structurées grâce au statut d’association. Ce modèle a été décliné ici afin de garantir une mise en place rapide des actions avec peu de moyens financiers et une indépendance de notre établissement.
Dans un même temps, le statut d’association permet une prise de décision collégiale, tout en privilégiant une activité de nos salariés indépendamment des demandes de subventions.
Quelles valeurs défendez-vous ?Notre activité est fondée sur des valeurs de solidarité, d’entre-aide et d’acceptation de l’autre. |
Comment celles-ci se traduisent au quotidien ?
Nous accueillons des familles issues de la Réunion et d’autres zones de l’Océan Indien.
A l’arrivée d’une famille, les moments de partage entre résidents font apparaître une cooptation naturelle entre eux. La famille arrivante généralement déstabilisée par la nouvelle situation, est prise en charge par les anciens résidents. Nous travaillons dans un esprit d’écoute bienveillante et ouverte, en lien également avec les services sociaux de l’hôpital.
Quels-sont vos prochains défis ?A court terme, nous avons un établissement en cours de construction près du CHU de Saint-Pierre.
Selon vous qu'est-ce l’ESS apporte au territoire réunionnais ?L’ESS apporte une approche différente du système classique, le collectif primant sur l’individuel. Cela devrait être de plus en plus instauré dans la manière d’agir au bénéfice du collectif pour ne pas que l’individualité prime. |
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à ceux qui veulent entreprendre dans l’ESS ?
Cette façon d’entreprendre n’est pas dans le conscient collectif. Il faut persévérer et aller jusqu’au bout si on croit à ses projets. « Pa kapab lé mor san eséyé ».
Quand on a la foi dans ce que l’on fait, et surtout quand on croit à l’utilité de son action : c’est donner du sens à ses projets.